samedi 28 mars 2015

Des femmes scientifiques qui se sont fait faucher leur découverte (et leur prix Nobel)



A part Marie Curie, il faut bien reconnaître que nous connaissons fort peu de femmes scientifiques. Et figurez-vous que ça n’est pas parce que nous sommes de mauvaise volonté, mais parce que le corps scientifique a mis toute son énergie dans le fait de ne pas mettre en avant les femmes qui faisaient des découvertes de dingo, notamment en refourguant les prix Nobel qu’elles méritaient à des hommes.


Lise Meitner (1878-1968)
Une des plus grandes scientifiques de son époque à qui l’on doit notamment la découverte de la fission nucléaire en 1938. Sauf que Lise était autrichienne, et qu’en plus d’être une femme, elle était juive. Du coup, son nom a été effacé de toutes les publications sur la fission nucléaire au profit de son collègue et ami de longue date, Otto Hahn. Bien que nommée trois fois, elle ne recevra jamais le prix Nobel, contrairement à ce brave Otto qui décrochera celui de Chimie en 1944.






 Rosalind Franklin (1920-1958)
Alors elle, elle ne s’est pas fait voler un mais bien deux prix Nobel ! D’abord ses travaux sur la structure de l’ADN (la fameuse forme de double hélice) sont piqués par Crick et Watson, qui recevront le prix Nobel de Médecine, ensuite ses travaux sur la structure des virus seront poursuivis par Aaron Klug qui recevra le Nobel de Chimie à sa place. Pour couronner le tout, elle mourra à seulement 37 ans d’un cancer de l’ovaire probablement dû à sa surexposition aux rayons radiations.




 Jocelyn Bell Burnell (née en 1943)
C’est alors qu’elle était encore étudiante à Cambridge en 1967 que Jocelyn Bell Burnell découvrit le premier pulsar. Mais, utilisant comme excuse le fait qu’elle n’était qu’une élève, le comité Nobel a décidé de récompenser son directeur de thèse, Antony Hewish, à sa place. Une injustice qui avait à l’époque, en 1974, fait un vrai scandale auprès de la communauté scientifique pour qui il ne faisait aucun doute que Jocelyn Bell Burnell n’avait pas été récompensé en raison de son genre.








Cecilia Payne (1900-1979)
Née à Wendover en Angleterre, Cecilia devra s’exiler aux Etats-Unis pour avoir le droit de faire de la recherche. A Harvard, elle découvrira que les étoiles sont composées à 98% d’hydrogène et d’hélium, mais le professeur Henry Russell la dissuadera de publier le résultats de ses recherches, affirmant que le monde n’est pas prêt à accepter que la Terre et les étoiles n’ont pas la même composition. Et puis il publiera lui-même un article sur le sujet s’attribuant tout le mérite à la place de Cecilia. Une belle enflure.






Nettie Stevens (1861-1912)
Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1933 pour ses découvertes sur le chromosome et l’hérédité, Thomas Hunt Morgan est considéré comme l’un des plus grands généticiens du XXe siècle. Très bien. Sauf que le Thomas a légérement oublié de préciser que c’était son employée au Bryn Mawr College, Nettie Stevens, qui avait découvert en 1905 que le sexe de l’enfant était déterminé par les chromosomes. C’est très moyen effectivement.









❞ Esther Lederberg (1922-2006)
C’est alors qu’elle travaillait encore avec son premier mari, Joshua Lederberg, qu’Esther Lederberg a fait des découvertes décisives sur l’accouplement des bactéries. Découvertes qui ont valu à son mari, Joshua, de décrocher seul le prix Nobel de Médecine en 1958, pendant qu’Esther la jouait discrète en coulisses.
Question parité, y’a encore du taff chez les Nobel.

Découvrez d’autres femmes de science via le projet de jeu de cartes “Femmes de Science”. Le jeu final sera offert sous licence Creative Commons.






source via ; L'égalitarisme n'est pas ce que vous croyez.





Chien-Shiung Wu
Born in Liu Ho, China, in 1912, Chien-Shiung Wu overturned a law of physics and participated in the development of the atom bomb.
Wu was recruited to Columbia University in the 1940s as part of the Manhattan Project and conducted research on radiation detection and uranium enrichment. She stayed in the United States after the war and became known as one of the best experimental physicists of her time, said Nina Byers, a retired physics professor at the University of California, Los Angeles.
In the mid-1950s, two theoretical physicists, Tsung-Dao Lee and Chen Ning Yang, approached Wu to help disprove the law of parity. The law holds that in quantum mechanics, two physical systems—like atoms—that were mirror images would behave in identical ways.
Wu’s experiments using cobalt-60, a radioactive form of the cobalt metal, upended this law, which had been accepted for 30 years.
This milestone in physics led to a 1957 Nobel Prize for Yang and Lee—but not for Wu, who was left out despite her critical role. “People found [the Nobel decision] outrageous,” said Byers.
Pnina Abir-Am, a historian of science at Brandeis University, agreed, adding that ethnicity also played a role.
Wu died of a stroke in 1997 in New York.

source : National Geographic




Il y a aussi Mileva Marić qui était la camarade d’études d’Albert Einstein, puis sa première épouse. Depuis les années 1990, il existe un débat concernant sa participation à la plupart des travaux scientifiques de son mari. voire sur wikipédia 

Sur Marie Curie voire le livre :  L'Idée ridicule de ne plus jamais te revoir par Rosa Montero